La fonction essentielle du roman est-elle de suciter le rêve, l'évasion ?
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Le roman est, de tous les genres littéraires, celui qui connait le plus grand succès auprès des lecteurs. Aussi croisons-nous souvent des gens plongés dans la lecture d’un roman, à la terrasse d’un café ou dans ou dans les transports en commun. Il est naturel de s’interroger sur les rôles du genre romanesque. Quel est l’objectif poursuivi par les romanciers ? D’après un critique littéraire, « la fonction essentielle du roman est de susciter l’évasion, le rêve ». En 1670, le philosophe Blaise Pascal développe dans ses Pensées une approche renommée du divertissement selon laquelle il est nécessaire à l’Homme de se distraire et donc essentiel pour lui de se détourner de l’essentiel. Mais le roman doit-il être uniquement un vecteur « d’évasion », de divertissement jusque dans son sens pascalien qui nous éloigne de la contemplation de notre monde ? N’existe-t-il pas d’autres fonctions toutes aussi « essentielles » ? S’il est vrai que la plupart des lecteurs cherchent d’abord dans le roman une occasion d’éprouver d’intenses sensations, nous verrons par la suite que le genre peut constituer également un regard sur la réalité du monde qui conduit le lecteur à s’interroger et une source d’enseignement et de réflexion. Enfin, nous confronterons les différents rôles examinés pour s’apercevoir que l’évasion, le témoignage de la réalité et la volonté d’instruction ne s’opposent pas nécessairement dans les récits romanesques.
Le roman est souvent perçu comme une parenthèse dans le quotidien par la création d’un nouvel espace-temps au travers de l’écriture : le lecteur prend plaisir à s’évader dans des histoires fictives ou à découvrir des cultures jusque là inconnues. Le genre présente un aspect magique, ce qui le rattache des récits ayant bercé notre enfance. En effet, il permet de pénétrer dans des vies inconnues, dans des situations nouvelles et palpitantes : l’adjectif « romanesque » désigne alors ces mondes très différents de nos ternes existences.
Le lecteur