Beaucoup d’auteurs écrivent pour dénoncer des abus de la société. Leur écrit a souvent pour but de convaincre et persuader le lecteur par différentes argumentations qu’elles soient directes ou implicites. Mais peut-on être aussi persuasif avec n’importe quel genre littéraire ? La forme est-elle plus importante que le fond ?

Certains genres littéraires sont dédiés à l’argumentation. On les a écrits pour ça, pour nous amener à réfléchir et à nous convaincre. C’est le cas par exemple du dialogue qui est sans doute la forme littéraire la plus argumentative car l’auteur tente directement de nous donner son avis, sans descriptif inutile. Pour développer des idées, les auteurs privilégient aussi l’essai dans lequel ils affichent souvent leur point de vue. Celui-ci présente une réflexion personnelle dans laquelle l´auteur s´implique directement. C’est le cas de La Bruyère dans «De l’homme» tiré des Caractères. Dans ce texte, l’auteur pointe du doigt de manière implicite la faiblesse de l’homme en suscitant le dégoût du lecteur : «Le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe» (ligne11). Il parvient à nous convaincre grâce à un raisonnement logique qui nous oblige à réfléchir sur les travers humains. Il en est de même pour certains recueils comme Choses vues de Victor Hugo. Hugo traite cette scène de rue comme une fable politique résumant la situation de la société française en 1846. Narratif et descriptif, ce texte révèle une intention argumentative. La description laisse percer les sentiments du narrateur vis à vis du pauvre. Ces genres sont plus faciles pour argumenter et on peut donc les penser plus efficaces mais ils ne sont pas toujours très facile à lire. Il y a bien souvent des risques d’incompréhension pour le lecteur. Heureusement, on trouve d’autres formes littéraires plus abordables qui elles aussi fournissent une argumentation pour notamment dénoncer les injustices.
Les pièces de théâtre n’hésitent pas à montrer les vices de l’époque.