La gouvernance des associations sportives amateurs
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Le terme de gouvernance est un mot vague et controversé. Il est vague par son succès même, qui a étendu son usage à de trop nombreux domaines de la pensée, de la communication et de l‟action, pour qu‟il conserve encore un sens précis. Il est controversé par ailleurs, car ceux qui l‟utilisent ne le font ni pour les mêmes raisons, ni en vertu des mêmes principes. Les premiers à utiliser ce terme dans un cadre universitaire sont Berle et Means1 (1930) dans une première approche pragmatique des politiques publiques et du fonctionnement des entreprises. Ces deux auteurs mettent en lumière, avec l‟apparition de la firme managériale, la fin de la légitimité des actionnaires à être les seuls créanciers résiduels, et le début d‟une démarche partenariale au sein des entreprises qu‟ils nomment gouvernance. Cependant à cette époque, ce mot n‟apparaît pas comme porteur d‟un sens particulièrement important. Mais déjà il peut se définir à deux niveaux. Le niveau macro qui met en relation l‟Etat et le marché, et le niveau micro qui étudie principalement les rapports entre le dirigeant et les actionnaires (corporate governance). La gouvernance se veut une contribution à la résolution des problèmes de gouvernement mis à jour par l‟évolution du contexte d‟action de ce dernier (caractérisé par un poids plus grand de l‟incertitude). Elle est par essence plurielle, en réseau, transversale, et suppose l‟absence d‟acteur dominant. Avec la gouvernance, l‟intérêt général n‟est plus donné, arrêté d‟en haut, enfermé dans une sphère. Au contraire, il se construit et circule, appartenant temporairement à celui qui l‟exploite. « La gouvernance, ce serait tout bonnement de l‟action publique en réseaux, une pratique de procédures de négociation, l‟ajustement entre acteurs n‟en reste pas moins nécessaire. La négociation en réseaux apparaît comme un mode de coordination entre acteurs, impliquant objectifs et moyens,
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