La guere
D’une façon générale, les animaux ignorent la guerre. Les animaux chassent et tuent pour se nourrir, c’est tout. L’animal ne possède rien. Il n’a que sa chair, hélas pour lui, comestible et son pelage que nous utilisons. L’animal armé de ses seuls outils organiques que met en oeuvre l’instinct, est dénué de tout. Il n’a pas d’économies, de réserves, sauf quelques provisions d’une saison à l’autre chez de rares mammifères et quelques insectes; il vit au jour le jour. Il n’a aucune richesse. Tout cela car l’animal ignore le travail, producteur d’économies, de réserves et de biens. Et comme il ignore le travail, il ignore la guerre. Mais il existe à cette règle une seule exception, éclatante et bien instructive : le monde des Insectes. Les seuls animaux qui connaissent la guerre à la façon des hommes sont les termites et surtout les fourmis. Mais ce sont aussi les seuls animaux qui soient propriétaires, qui possèdent d’abondantes réserves, des biens bons à prendre. Ils ont des demeures solides, des caves garnies de nourriture, de très copieuses provisions : des réserves de feuilles fermentées à la manière du fromage, des champignonnières étonnantes, des élevages de bétail - des pucerons - aussi parfaits et profitables que nos élevages de vaches. Ils sont capables de travailler sur ordre, d’une façon disciplinée et intelligente .
En tout cas, les fourmis font et subissent la guerre à la façon des hommes : invasion militaire de la fourmilière, combat, soumission des vaincus. Le vainqueur s’installe dans la cité soumise ou bien emmène chez lui les provisions - son pillage , les ouvrières et les oeufs en couvaison qui fourniront ainsi des travailleurs au service de la collectivité victorieuse - esclavage - et même les pucerons-bétail. Les fourmis font la