La guerre en accusation
La dénonciation de la guerre est fréquente dans le domaine des arts et de la littérature. Nombreux sont les artistes qui se sont insurgés contre le "massacre des gens qui ne se connaissent pas ou profit de gens qui se connaissent". Mais, selon l'écrivain Jean Rouaud, la fiction-réquisitoire contre les atrocités de la guerre devrait être complétée, alimentée par les témoignages direct et vivants de ceux qui l'on vécue. Il parle en effet d'homme âgés aujourd'hui qui ont sacrifié leur jeunesse dans les combats et "dont le témoignage nous aiderait à remonter les chemins de l'horreur". Peut on alors établir une hiérarchie entre ces deux supports, l'écriture d'invention et les récits de vie pour savoir lequel est le mieux à même de dénoncer la guerre? Quels sont les moyens dont disposent respectivement le témoignage vécu et la fiction; certain sont-ils plus efficaces que d'autres ? Nous pourrons voir tout d'abord l'intérêt qu'à un lecteur d'écouter les propos des "anciens" puis, nous examinerons les apports fournis par le travail de l'imagination.
Tout d'abord, nous pouvons trouver de nombreux avantages à parcourir un récit directement inspiré du vécu d'une personne. La crédibilité en est accrue. Dans le Journal d'un poilu qui donne à lire la pénibilité physique et morale de la vie dans les tranchées ou du Journal d'Anne Frank, diariste tristement célèbre pour le récit bouleversant qu'elle laisse sur la déportation dans les camps nazis lors de la seconde guerre mondiale, nous avons affaire à des témoignage bruts, vivants, ce qui accroit l'émotion et ne peuvent faire croire à une falsification des données .
Dans un second temps, lorsque d'anciens résistants comme Aubrac viennent raconter aux