La guerre israélo palestinienne
ENTRE RISQUES D’EXTENSION, SIMPLE SORTIE DE CRISE ET VRAIES CHANCES DE PAIX par Frédéric ENCEL (*)
La phase actuelle du conflit israélo-arabe, cette seconde Intifada si coû- teuse en vies israéliennes et palestiniennes, est excessivement médiatisée, probablement davantage – en Occident et dans les Etats arabes du moins – que tout autre conflit ouvert ou larvé contemporain. De même, Conseil de sécurité et Assemblée générale des Nations Unies, chancelleries et ONG internationales sont abondamment sollicités sur la question. Pour autant, assiste-t-on à une véritable mobilisation diplomatique, économique voire militaire des grandes puissances pour s’interposer ou, davantage encore, ten- ter de régler définitivement le conflit? Rien n’est moins sûr.
Fausse poudrière?
Et si cette confrontation israélo-palestinienne, en dépit des mises en garde des diplomates, journalistes et autres observateurs dans leur unanimité, n’était finalement pas la « poudrière » tant décrite ? Si elle n’inquiétait plus que les Ouest-Européens, Français, Allemands et Belges surtout, avec leurs minorités musulmanes sans cesse plus solidaires des Palestiniens? Si Améri- cains et Russes, Chinois et même Arabes y étaient devenus suffisamment indifférents pour laisser aux seuls belligérants le soin de régler leurs diffé- rents sans éprouver le besoin d’intervenir? A y regarder de près, cette hypo- thèse jamais réellement formulée n’est pas stupide.
Pour ne remonter qu’aux deux dernières décennies, la première Intifada, déclenchée spontanément en décembre 1987 par la jeunesse palestinienne, ne fait écho à nul événement majeur survenu au Moyen-Orient. A cette date, la guerre Iran-Iraq se poursuit; les régimes arabes en place ne connaissent pas de changement significatif; Etats-Unis et Union soviétique ne rivalisent plus sur le théâtre proche-oriental depuis déjà plusieurs années. Ni cause, ni conséquence donc. Car cette révolte palestinienne sans précédent depuis