La guerre pour avoir la paix
Il nous faut alors nous demander s'il est juste de dire que « qui veut la paix prépare la guerre », autrement dit si la guerre peut être un moyen de la paix? Celui qui fait la guerre cherche la paix par la domination ou par la disparition de celui qui trouble sa paix. Il ne cherche pas la paix avec l'autre, il veut la paix sans l'autre. Paradoxes des guerres qui se font immanquablement au nom de la paix. « Il ne faut pas croire que les méchants font la guerre, pendant que les bons la regardent avec horreur. Ce sont les mêmes hommes qui font la guerre et qui aiment la paix. » écrivait Alain dans sa Politique. Est-il bien sûr que la fin (la paix) justifie les moyens (la guerre)? La non-violence propose de sortir de cette contradiction entre la fin et les moyens: « la fin vaut les moyens » disait Gandhi. Autrement dit, on ne peut obtenir la paix par les moyens de la guerre.
Mais, rétorquera t-on, que faire quand l'autre ne veut pas entendre raison? Il y a des situations extrêmes certainement où le pacifisme serait faiblesse. « La non-violence suppose le pouvoir de frapper » disait encore Gandhi pour bien la distinguer de la passivité. Sa valeur est plus préventive que curative, elle doit permettre, autant que faire se peut, d'éviter d'en arriver aux situations de guerre. Comme c'est un abus de langage de dire qu'on peut « faire silence», c'en est un de dire qu'on peut « faire la paix ». On ne peut faire le