L’AFRIQUE

INTRODUCTION GENERALE

Cadre général

Dans son ouvrage intitulé L’Afrique et publié en 1970, le géographe Pierre Gourou pose, dès les premières pages, la question de l’unité du continent. La diversité des peuples (944 millions d’habitants, près de 3 000 ethnies), l’immensité de cet espace (30,2 millions de km²) qui s’étend de part et d’autre de l’équateur, la variété des aires culturelles (l’Afrique arabo-méditerranéenne, l’Afrique centrale et des grands lacs, l’Afrique australe, l’Afrique de l’Ouest et la Corne de l’Afrique) rendent ce continent très hétérogène. Pourtant, les images quotidiennes véhiculées par les médias se focalisent sur une seule et même Afrique, caractérisée par la souffrance, la pauvreté, les conflits et l’incapacité des Africains à se prendre en charge.

Intérêt du dossier

Il convient dès lors de s’interroger sur les origines profondes de cette vision pessimiste du continent africain. Notre perception est marquée par deux périodes de l’histoire africaine : la colonisation et la décolonisation. La colonisation débute en 1830 avec la conquête de l’Algérie par la France, elle s’achève avec les deux guerres mondiales. Suite à la 1ère et à la 2nde Guerre mondiale, les métropoles accordent une relative autonomie à leurs colonies : la France transforme son empire en Union Française en 1946, ses colonies deviennent des départements et des territoires d’outre-mer. La décolonisation débute en 1945 avec les massacres de Sétif[1] et s’achève avec l’indépendance des colonies portugaises en 1975. Suite à l’indépendance, certains pays africains connaissent une croissance économique et s’affirment comme des pôles régionaux. Mais dans le même temps, des Etats jusqu’à présent stables et dynamiques, ont été bouleversés par des conflits internes. Il est évident que cette situation incertaine a des répercussions sur les relations internationales. L’un des enjeux de ce dossier est de comprendre comment la multiplication des