La hiérarchie des normes fait-elle disparaître tout risque d'opposition des règles de droit ?
« De plus en plus sollicitée mais de moins en moins respectée, la hiérarchie des normes est en crise » (Professeur Pascal Puig dans son article « Hiérarchie des normes : du système au principe »).
Cette citation semble bien correspondre à notre conception actuelle de la hiérarchie des normes en France. La hiérarchie des normes, comme son nom l'indique consiste à classer les normes juridiques d'un État donné de manière à garantir la cohérence et la rigueur. Ce classement doit assurer le respect que doit porter une norme inférieure à une norme supérieure permettant ainsi de régler les conflits de normes règles de droit susceptibles d'avoir lieu. Cette notion est formulée en tout premier lieu par Hans Kelsen (1881-1973), théoricien du droit et auteur de la "Théorie pure du droit", et selon lui la hiérarchie des normes juridiques ne peut prendre tout son sens que si son respect est contrôlé par une juridiction. Le contrôle peut être effectué par exception lors d'un litige précis (ex : par un juge aux États-Unis) ou par voie d'action lors de la saisine d'un organe spécifique (le Conseil constitutionnel en France). Ce contrôle à pour objectif de régler le mieux possible les conflits entre les différentes normes juridiques, c'est à dire qu'il tente de faire en sorte que que règles de droit ne se contredisent pas. Il organise alors la hiérarchie des normes, de la manière suivante, le bloc de constitutionnalité vient en premier, suivi du bloc de conventionnalité (traités et conventions internationales, droit communautaire, puis le bloc de l'égalité (lois ordinaires, lois organiques, ordonnances, règlements autonomes), on trouve ensuite les règlements généraux du droit, les règlements (décrets, arrêtés), et enfin les actes administratifs (circulaires, directives). La Constitution, qui institue et organise les différents organes composant l’État, est en général considérée comme