La horde primitive dans l'oeuvre racinienne selon barthes
La Horde Primitive selon Freud.
Roland Barthes compare l’œuvre de Racine à la théorie de Freud « Totem et Tabou », s'inspirant d'une étude ethnographique de Darwin qui suppose, à l'origine de l'humanité une horde primitive. Pour Freud la horde primitive correspond à la société originelle. La horde primitive ou la tribu est un ensemble d’individus dirigés par le père (le mâle dominant) qui a tout pouvoir sur eux (Freud les appelle « frères ») et qui possède seul l’accès aux femmes. Ces individus, qui sont donc des frères, ne pouvant posséder aucune femme, devinrent jaloux du père, se rebellèrent et le tuèrent pour le manger en un repas que Freud appelle « totémique ».Une fois le festin consommé, le remords se serait emparé des fils rebelles, qui érigèrent en l'honneur du père, et par peur de ses représailles, un totem à son image.Afin que la situation ne se reproduise pas, et pour ne pas risquer le courroux du père incorporé, les fils établirent des règles, correspondant aux deux tabous principaux : la proscription frappant les femmes appartenant au même totem (l'inceste) et l'interdiction de tuer le totem (le meurtre et parricide).
La Horde Primitive dans l’œuvre racinienne.
Roland Barthes explique que le théâtre racinien ne trouve sa cohérence qu'au niveau de cette fable ancienne et ainsi que toutes les pièces de Racine suivent le même schéma « relationnel » que celle de la Horde primitive :
- Un père, propriétaire inconditionnel de la vie des fils.
Agamemnon/ Aggripine
- Les femmes, à la fois mère et sœurs et amantes convoitées mais rarement obtenues.
Juny/ Hippolyte
- Les frères ennemis qui se disputent l'héritage d'un père pas tout à fait mort qui revient les punir.
Néron/La thébaïde
- Le fils, déchiré jusqu'à la mort entre la peur du père et la nécessité de le détruire.
Britannicus/ Iphigénie.
Prenons comme exemple la pièce de Racine : Britannicus
Dans Britannicus :
Le père : Aggripine
Les femmes