La Jeunesse

« J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. » écrit Paul Nizan en ouverture d'Aden Arabie, laissant entrevoir dès le début sa vision de la complexité d'être jeune.
La jeunesse est bien un âge complexe, un âge de l'entre deux, défini comme le temps entre l'enfance et l'âge adulte, comme l'est aussi quelque part ce dernier. Néanmoins la jeunesse désigne aussi par extension la globalité de ceux qui sont jeunes. La jeunesse n'est néanmoins pas l'enfance, si l'enfant est jeune au sens purement antinomique de vieux, on ne saurait l'inclure naturellement dans la catégorie jeune. De même la jeunesse n'est pas purement synonyme d'adolescence d'abord car elle ne désigne pas tout à fait la même période -on peut être jeune sans être adolescent - mais aussi car adolescence relève d'un domaine plus biologique que la jeunesse. C'est donc que la jeunesse est un concept complexe, à la fois période, collectivité, on parle de la jeunesse de France et qualité de ce qui a su rester jeune, la jeunesse de l'esprit. Néanmoins la jeunesse s'entoure d'autant plus de complexité par le regard qu'on porte sur celle-ci. D'un côté, vue comme un âge d'or, les plus belles années de la vie d'un homme, celle qu'une fois plus âgé on regrette le plus. Elle est aussi de l'autre côté considérée comme une période de problèmes, de mal être, et en tant que collectivité souffre d'un certain mépris, d'une mauvaise image. Ainsi un premier paradoxe se démarque vite, comment la jeunesse peut-elle être à la fois l'âge d'or et l'âge de fer de l'Homme ?
Tout d'abord, en quoi peut-on parler de la jeunesse comme du plus bel âge? La jeunesse n'est-elle pas au contraire l'époque des problèmes ? Enfin, la jeunesse ne serait-elle donc pas vraiment un âge de la vie mais plus un temps subjectif et indéterminé ?

I / La jeunesse en tant qu'âge d'or

A ) Sortir de l'enfance sans devenir adulte : l'âge des possibles

→ En premier lieu par sa simple dimension