La justice sociale dans les fables de la fontaine
Support : Ensemble de texte : La justice sociale dans les Fable de La Fontaine
Problématique : Comment une forme divertissante, la fable, permet-elle de porter un regard critique sur la société du XVII°éme siècle? Quels dysfonctionnement politique et sociaux sont mis à jour par La Fontaine?
1)LES ANIMAUX MALADE DE LA PESTE (1678)/p.332
LECTURE ANALYTIQUE
Un récit étendu et riche en rebondissements
Cette fable de La Fontaine est caractéristique du style du Second Recueil, dans la mesure où le fabuliste s’emploie à développer le récit et ce qu’il appelle, dans son avertissement, les « circonstances ». Ainsi, dans cette fable liminaire trouve-t-on une exposition très développée, du vers 1 au vers 14. Il s’agit, pour le narrateur, de mettre en évidence le pouvoir de la peste et de susciter chez lui terreur et pitié. À cette fin, il utilise d’abord une périphrase pour nommer la peste (v. 1 à 3) qui nomme le fléau par ses conséquences sur les hommes et son origine divine : « Un mal qui répand la terreur.. ». Cette périphrase est sans doute un moyen de reculer devant l’horreur du nom, et l’on remarque d’ailleurs la force expressive de ces vers, due en partie à l’allitération en [r]. La peste enfin nommée est ensuite personnifiée au vers 6 et son terrible pouvoir est marqué à la fois par la référence hyperbolique à la mythologie au vers 5 (« Capable d’enrichir en un jour l’Achéron) et par le beau chiasme du vers 7 qui marque sa portée universelle. L’oxymore au vers 9, « mourante vie », montre aussi la force de ce fléau. Cette longue exposition terminée, tout à fait exceptionnelle par son étendue et sa valeur poétique et tragique, l’action s’engage avec la décision du Lion de tenir conseil. La rupture et le début de l’action sont d’ailleurs marqués clairement par le passage au passé simple. La progression de l’action se fait ensuite au fil des discours