La littérature a-t-elle pour unique rôle de défendre des idées ? vous répondrez à cette question en un développement composé, en prenant appui sur les textes du corpus, sur ceux que vous avez étudiés en classe et sur
Les titres de partie sont mis entre parenthèses pour aider la lecture, mais ils ne doivent pas apparaître dans votre devoir.
(Introduction)
Très souvent, des hommes de lettres ont pris part dans les débats de leur époque, soit pour défendre un homme, par exemple Voltaire lors de l’affaire Calas ou Emile Zola lors de l’affaire Dreyfus, ou une cause, par exemple Victor Hugo, contre la peine de mort et pour le rétablissement de la République. Néanmoins, on peut se demander à bon droit s’il s’agit là de l’unique fonction de la littérature. En effet, la littérature se distingue de l’ensemble de la production écrite par un souci esthétique ; or, dire que l’unique fonction de la littérature serait de défendre des idées revient à privilégier la seule littérature engagée au dépens de toute autre forme d’expression et à faire fi de toute réflexion esthétique. C’est un fait pour un écrivain de ne pas considérer la littérature comme un jeu gratuit, ayant pour seul but la beauté, mais comme un moyen de servir un idéal humain. Néanmoins, à négliger l’esthétique au profit de l’éthique, ne vient-on pas à nier l’essence même de la littérature, voire même celle de l’expérience humaine ?
(I/ La littérature engagée) : En général, tout homme est responsable de ce qui se passe en son temps, à plus forte raison l’écrivain. D’ailleurs, se désintéresser de son temps, c’est une façon de s’engager ; même l’art pour l’art engage l’écrivain. « La littérature vous jette dans la bataille ; écrire, c’est une certaine façon de vouloir la liberté ; si vous avez commencé, de gré ou de force vous êtes engagé », comme le note J.-P. Sartre (Qu’est-ce que la littérature ? II). En outre, les facteurs d’engagement se sont multipliés au XXème et XXIème siècle. La vie collective exerce une emprise plus forte sur la vie individuelle et accroît la responsabilité de l’homme ; aussi ne peut-on plus se constituer un art de vivre personnel, considérer l’art comme un