La littérature

1420 mots 6 pages
Dans les œuvres littéraires du passé, l'histoire des mentalités trouve l'attestation précieuse de la vie quotidienne, des comportements et des sentiments d'antan. À priori, on pourrait croire que c'est sa meilleure base de données, mais on se tromperait. Elle ne l'utilise que de façon limitée et avec prudence. Se ferait-elle scrupule de pratiquer une « lecture élémentaire qui fait du texte littéraire le simple reflet de la pratique sociale du temps »? Elle se montre consciente de ce risque et parfois même respectueuse de la valeur artistique, cependant ce ne sont, de toute évidence, que les derniers de ses soucis. Craindrait-elle de ne trouver dans ces œuvres que des fictions, peu capables de la renseigner sur les réalités des époques passées? Ce serait possible, parce qu'elle n'ignore pas que, si la littérature est un miroir, ce miroir est plus ou moins « déformant », en fonction des « désirs conscients ou inconscients de l'âme collective », en fonction des intérêts, des préjugés et des sensibilités propres aux groupes sociaux qui le fabriquent, ainsi que le soulignait Jacques Le Goff. Cependant, il nous paraît évident que, du point de vue de l'histoire des mentalités, ce risque n'est pas très grave. On sait que les fantasmes et les « réalités idéelles » lui paraissent plus importants que les institutions et les rapports sociaux.
Ce n'est donc ni la réduction ni la fiction qu'elle craint. Si ses sentiments à l'égard du document littéraire sont mitigés, c'est parce que celui-ci a été élaboré par un individu d'exception, alors qu'elle veut connaître l'expression des croyances et des sentiments du commun des mortels. Pour l'histoire des mentalités, la littérature c'est « le discours des élites »: l'utiliser afin de saisir les façons de penser des gens simples ce serait – affirme Michel Vovelle dans Idéologies et mentalités – extrapoler indûment « à partir des attitudes des groupes dominants ». L'historien doit se consacrer aux « masses anonymes: celles qui n'ont pas

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