La main gauche

Au Maroc, on a toujours tendance à valoriser et donner de l'importance à la main droite, comme nous l'avons vu à travers le court-métrage de Fadil CHOUIKA: dès l'âge de 7 mois, le père gifle son fils pour avoir mis sa main gauche dans la bouche.
Ensuite, il l'a martyrisé toute son enfance jusqu'à l'âge de 10 ans, tout cela pour avoir utilisé sa main gauche. La mère et la sœur peuvent seulement de contenter de voir la scène sans intervenir.
A l'âge d'aller à l'école, le pauvre garçon est doublement surveillé et gêné: à la maison par son père qui lui secoue le dos à chaque tentative d'utiliser sa main gauche, et à l'école où l'on lui attache la main à la chaise. On voit bien son mécontentement, qu'il éprouve lorsqu'il gribouille sur la feuille jusqu'à casser le stylo à plume.
Après l'attentat au restaurant, le garçon, devenu homme et père, se voit contraint à utiliser sa main gauche, à cause de son amputation.
Dieu a donc fait en sorte que ce pauvre homme vive plus librement en utilisant à son aise sa main gauche, main qui d'après le prophète est sainte et propre. Plusieurs scènes durant le court-métrage montre que le garçon accepte même le henné par la mère, que les coups donnés par son père.
Un court métrage qui aborde le faux tabou de la main gauche à travers le vécu d’une famille. Le réalisateur montre, dans son film, combien ce don naturel peut devenir un supplice pour celui qui en a gratifié. C’est le cas de Abdelali qui a subi toutes les formes de souffrances à cause de sa main gauche. Très jeune, il est battu sur sa main gauche chaque fois qu’il s’en servira ou tentera de le faire. Car celle-ci, par réflexe, ayant toujours devancé la droite dans toutes les besognes quotidiennes que ce soit pour manger, saluer, écrire, lever le bras en classe, dessiner ou autre. Et c’est là où Abdelali sera confronté à son père, en même temps son premier maître d’école, qui a voulu à tout prix lui ôter ce comportement. «Quand j’étais à Moscou, j’ai vu un