La Maison Tellier
La Maison Tellier est en fait le nom d'une maison close dont la patronne est madame Tellier. Cette maison close est située en province à Fécamp. Le récit est donc axé autour d'un thème important pour l'auteur, à savoir la prostitution féminine, qu'il avait déjà dépeint dans Yvette puis dans Boule de Suif.
Au début du récit, le cadre spatio-temporel situe l'action un samedi soir, où, comme d'habitude, des clients du '' café-bordel '' , majoritairement des ouvriers ou des marins français mais aussi des marins anglais et des bourgeois de Fécamp se retrouvent devant la maison close, et devant une porte toute aussi close. Après s'être bagarrés pour des raisons futiles révélant leur énervement et leur amertume due à la déception de ne pas pouvoir profiter des filles de joie pour la fin de semaine ; ils s'en vont dépités par cette fermeture. L’un d’entre eux qui avait fait le tour du bâtiment découvre toutefois la raison de cette fermeture : la maison est fermée « pour cause de première communion ». C'est là le premier parallèle que fait l'auteur entre la prostitution et la religion, ce qui apparaît comme incongru.
La tenancière, madame Tellier, a en effet emmené ses employées à la première communion de sa nièce. On voit ici la proximité qu'il y a entre Mme Tellier et ses filles. S'ensuit alors un voyage en train assez agité pour la patronne et sa troupe de prostituées, bien que leur apparence les fasse passer pour des religieuses : en effet un commis voyageur dira plein de respect '' que ces dames changent de monastère '', ce qui peut apparaître surprenant étant donné leur métier. La prostitution était majoritairement une activité présente dans le monde urbain en pleine transformation à l'époque de la révolution industrielle, ce qui explique pourquoi aucune des personnes venant du monde rural qu'elles croisèrent n'ait pu soupçonner leur véritable condition.
Une fois arrivées à destination, les filles font beaucoup d'effet aux habitants du bourg de