LA METHODE DE DISSERTATION

Une anecdote pour commencer. Au terme de plusieurs séances consacrées à la méthodologie de la dissertation et après avoir détaillé et justifié autant que nécessaire, du moins me semblait-il, les exigences de problématisation, de définition des notions et des concepts, d’organisation et d’argumentation de la réflexion, un élève me pose la question, sur le moment déroutante : « Mais, Monsieur, c’est quoi au juste la méthode de la dissertation ? ». Je reprends donc, différemment, l’exposé que je venais de faire. Mais le regard toujours interrogatif et toujours inquiet de l’élève me pousse dans mes derniers retranchements. Que dire quand on a le sentiment d’avoir déjà tout dit ? J’en viens alors à lui signifier qu’il faut laisser un espace d’une ou deux lignes entre l’introduction et la première partie du développement comme entre chacune des parties de celui-ci ; qu’une partie de dissertation est constituée de différents paragraphes marqués par un retour à la ligne et par un retrait en début de ligne ; qu’une marge est nécessaire pour que le correcteur puisse porter ses annotations. Le visage de l’élève s’éclaire alors d’un sourire de soulagement et le voilà qui s’exclame sur un ton de triomphe : « Mais la voilà, Monsieur, la méthode ».
Je n’avais donc pas commencé par où il fallait. Voilà qui est fait ; passons maintenant à autre chose.

Une méthode est une démarche, rationnellement ordonnée, permettant d’aboutir à un résultat déterminé. « Méthode » est formé sur le grec « hodos » qui désigne la voie, le chemin. La méthode est le chemin à suivre pour aller d’un point à un autre (ici, d’une question à sa réponse, d’un problème à sa solution) sans risque de s’égarer. La méthode de la dissertation peut se déduire de la nature même de ce type d’exercice.
Qu’est-ce donc qu’une dissertation de philosophie ? C’est la réponse développée, ordonnée et argumentée à une question faisant problème.

Règle no 1 : Problématiser la question du