La moblisation des esprits
Entre 1914 et 1918, le thème du barbare est développé sur tous les supports (dont les films et les pièces de théâtre) pour donner aux populations une image négative de l'ennemi.
En France, dès l’ouverture des hostilités, les soldats allemands sont présentés comme une horde de barbares, qui pille les maisons, viole les femmes et coupe les mains des enfants, reprenant d'ailleurs les lieux communs développés en 1870. Les atrocités prêtées aux Allemands deviennent un outil de mobilisation servant à renforcer la cohésion nationale et à faire accepter un investissement total de la Nation dans le conflit. Au-delà de la propagande, les exactions dénoncées s'appuient sur une réalité mise en évidence par les travaux récents d'historiens comme John Horne ou Alan Kramer (voir « Les réfugiés »). Les exactions commises par l'armée allemande envers les civils connaissent deux temps forts : au moment de l'invasion en août-septembre 1914 et au moment de la retraite en septembre-octobre 1918. L'importance des ravages causés dans le nord de la France et la Belgique