Gervaise est auprès de Coupeau, son mari. Nous allons être témoins, avec elle, des tout derniers moments de Coupeau. La question est posée dès le début : « Il est mort ! ». Les deux dernières phrases apporteront la réponse : « Ca y est. La mort seule avait arrêté les pieds. » Il n’y avait pas de réelle interrogation. La première question était une exclamation et la réponse « non, il n’&tait pas mort » semble introduire simplement un délai. Il n’est pas mort mais il va mourir. Par une série de notations temporelles, Zola fait de cette fin de vie une simple question de temps. A deux reprises cependant les médecins précisent : « il dort », « Coupeau avait beau dormir »… Le délai semble terminé quand « au bout d’une heure » la question revient sous la forme d’une affirmation avec une part de doute marquée par les points de suspension : « il est mort… ». Il faudra attendre encore : des heures encore passèrent » et une nouvelle notation de temps va marquer la rupture « tout d’un coup » , qui amène en réponse une conclusion catégorique : « alors… ça y est… ». Coupeau est mort. Pas de cri. Pas de larmes. Pas une seule marque d’émotion. Zola n’est pas dans une approche sentimentaliste. Il adopte un point de vue scientifique : c’est le naturalisme. Coupeau et Gervaise sont des ouvriers. Ils sont prisonniers de leur milieu. Un accident de travail contraint Coupeau à l’inaction et c’est progressivement la déchéance. C’est tout naturellement qu’il cherche dans l’alcool de « l’Assommoir » l’évasion par l’ivresse. Son alcoolisme est héréditaire. Il va entraîner sa famille dans la pauvreté, puis la misère. Il va le détruire jusqu’à la folie et la mort. Sa fin se situe dans une chambre de l’hôpital Ste Anne, où on enfermait les fous. Zola s’est précisément documenté et après avoir montré une scène d’hallucinations il termine avec la mort par Delirium Tremens. L’important n’est donc pas l’émotion mais la précision. Le malade meurt dans des tremblements de tout le corps :