La mort et le bûcheron
Le texte que nous allons analyser / étudier est une fable de La Fontaine, poète de Cour, né en Province au XVIIe siècle et incarnant parfaitement l’esprit classique de l’époque. La parution de ses Fables en plusieurs recueils lui assura d’ailleurs un succès immédiat dans les Salons littéraires.
La fable en question intitulée « La Mort et le Bûcheron » appartient au 1er livre I dédicacé à Monseigneur le Dauphin ; la dédicace pose d’ailleurs d’entrée la visée du genre suivant le credo classique instruire et plaire.
Double fonction que l’on retrouve dans le diptyque récit (corps) / morale (âme).
Fable n°16, elle se démarque pourtant des autres fables du livre 1 de ce recueil :
- ce n’est pas une fable animalière (deux personnages : un humain et une allégorie) ;
- sujet grave (proche de la méditation philosophique) : l’homme face à sa propre mort.
→ On est donc loin de la fable enfantine.
Résumé : un bûcheron accablé appelle la mort mais se rétracte en voyant son appel pris au sérieux.
Fable qui a une longue histoire, une genèse complexe. En fait, « La Mort et le Bûcheron » est le résultat d’une double réécriture :
- réécriture de la fable d’Esope : « Le Vieillard et la Mort » ;
- réécriture de la fable de La Fontaine lui-même : « La Mort et le Malheureux » (critiquée par Boileau, elle figure cependant dans le livre I des Fables, juste avant « La Mort et le Bûcheron » (I-15)
Donc fable tributaire d’une tradition, d’une filiation. Se pose le problème du renouvellement…
La Mort Et Le Bûcheron - Le Fontaine - Plan Détaillé
C’est en 1667 que La Fontaine publia et dédia à Monseigneur le Dauphin, alors âgé de six ans, son premier recueil des fables. Dans la préface, la fabuliste déclare que la fable doit être brève, qu’elle doit plaire et qu’elle est un tableau où chacun de nous se trouve dépeint. Prenant comme exemple Esope, fabuliste grec, la fontaine, dans la seizième fable du livre 1 met en scène un vieillard face à la Mort. Dans la fable