• « la mort » : le substantif iciutilisé semble renvoyer à une réalité précise, qu'il serait d'emblée possible de distinguer de ce qui n'est pas elle. Mais est-ce bien légitime ? Peut-on parler de la mort comme d'une réalité distincte, nettement identifiable et séparable ? Si oui, de quelle mort s'agit-il ? Les situations d'emploi du terme lui confèrent des significations très variées : si, en biologie et en médecine, on parle de « mort clinique », on parle aussi, en physique, de « mort thermique de l'univers ». Dans de nombreuses mythologies, la Mort apparaît comme une véritable entité (abstraction personnifiée). Ainsi, la diversité des significations et des contextes d'utilisation de la notion devra être prise en considération comme une des contraintes assignée à la réflexion (puisque, de façon générale, la caractérisation ou la définition d'une réalité désignée sous la forme d'un groupe sujet dont on envisage les attributs possibles se doit d'envisager les différentes acceptations qui sont les siennes). • « pensable » : c'est la possibilité de penser la mort qui fait problème, et qui doit constituer l'objectif principal de la réflexion. L'existence de différentes représentations de la mort — outre qu'elle ne peut être assimilée d'emblée à une preuve rigoureuse de cette possibilité — ne peut, à elle seule, « remplir » la réflexion : un point de vue normatif, concernant la validité de représentations qui prétendent « penser la mort » devra donc être mis en œuvre. • « penser la mort » : qu'est-ce qu'une réalité pensable ? Quelles conditions doit remplir un objet pour être pensé, ou un être humain pour pouvoir penser telle ou telle réalité ? Qu'est-ce qui problématise la possibilité de penser la mort ? La réflexion devra s'efforcer de maintenir constamment la différence entre penser et imaginer, concevoir, envisager etc. c'est-à-dire toutes les modalités de l'activité mentale qui peut se développer à propos d'un thème déterminé. De même, on évitera d'assimiler