La mysogynie en peinture
(En ne choisissant que des références connues, nous évitons les descriptions minutieuses qui sont souvent une entrave à la réflexion, de plus les artistes que nous citerons sont souvent emblématiques de leur époque.)
Nous allons introduire notre argumentation par Le Bain Turc pour arriver à des conclusions d’ordre générales, pour finalement conclure avec une nouvelle lecture de la toile d’Ingres.
1 ) LE BAIN TURC : UN DERNIER HYMNE À LA FEMME ?
Le Bain Turc est certainement l’une des toiles les plus connues de Jean-Dominique Ingres, sinon la plus intrigante.
Ingres et l’orient “mythologique” : Le harem.
Au début du XIX° siècle, la campagne égyptienne de Bonaparte donne de l'Orient une vision relativement réductrices. Il apparaît alors comme une terre exotique, refuge de l'érotisme et du mystérieux. On parle de la mode des turqueries, ou mouvance orientaliste.
L’un des clichés de l’orientalisme est l’image du harem, un lieu dont l'accès est interdit aux hommes. La peinture donne du harem l'image idéalisée d'un lieu paisible, regroupant des femmes aux poses langoureuses dans une atmosphère musicale et aux parfums capiteux. Il devient un lieu de plaisirs, dans lequel les femmes mangent, fument et s’adonnent au saphisme. Concrètement, il s’agit d'une occidentalisation de l'orient, qui revient à appliquer aux orientales l'oisiveté des nobles européennes.
Ingres s'est intéressé à l'orientalisme, mais de façon très sélective. L'orientalisme ingresque est uniquement composé de bains et d'odalisques, c'est-à-dire de nus.
L’apothéose de sa conception de l’orient est atteinte avec sa dernière oeuvre, le bain turc.
On peut avancer que le bain turc est le tableau le plus révélateur de la pensée d’Ingres. Ainsi il ne faut pas considérer comme des défauts ses lignes du corps parfois contre-nature, le manque de luminosité, et la sensation d’accumulation. Cette toile est une synthèse de l'oeuvre du peintre. L’histoire même du