La métaphore du ventre dans le ventre de paris de zola
Développement d’un axe de lecture du Ventre de Paris d’Emile Zola :
« Le Ventre : une métaphore à expliciter »
Le choix du titre du roman de Zola Le Ventre de Paris est loin d’avoir été laissé au hasard. « Le Ventre » est une métaphore désignant les Halles de Paris, lieu de déroulement du roman. Les Halles qualifiaient un certain arrondissement de Paris (le 1er), où se trouvaient tous les commerces alimentaires de gros, et où de ce fait la nourriture proliférait. C’est dans ces dernières que Florent, protagoniste principal, est pour ainsi dire saisi et digéré pour en être ensuite éjecté, comme s’il s’était agi d’une longue digestion, pareille à celle qui a lieu dans chaque estomac humain.
La métaphore du ventre peut ainsi être développée par rapport aux Halles, siège de la digestion. Par ce biais un autre axe se dessine, à savoir la critique de cet endroit de tractations et de commerce par lequel l’Empire, dirigé au 19ème siècle par Napoléon III, possède l’emprise sur tout et fait prospérer ses affaires.
Dès le début du roman, et peu de temps après que Florent, de retour d’un long exil, n’est parvenue aux Halles, la monstruosité de ces dernières, où abonde la nourriture, peut être perçue, comme le montre ce passage, en page 72 : « Aveuglé, noyé, les oreilles sonnantes, l’estomac écrasé par tout ce qu’il avait vu, devinant de nouvelles et incessantes profondeurs de nourriture, il demanda grâce, et une douleur folle le prit, de mourir ainsi de faim, dans Paris gorgé, dans ce réveil fulgurant des Halles. » Avant cela encore, l’image des Halles digérant est évoquée, pour la première fois en page 44 (« (…) dans cette énormité des Halles, dont il commençait à entendre le souffle colossal, épais encore de l’indigestion de la veille. »).
L’image du ventre peut être comprise dans le sens où il y a une abondance de nourriture, d’odeurs (bonnes comme mauvaises) et de pourriture tout au long du roman. Tout parvient aux Halles, il n’y a que peut de