La nature de l'homme est-elle de l'ordre de l'artifice ?
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La nature de l’homme est-elle de l’ordre de l’artifice ?
Au premier abord, la nature désignerait ce qui existe en dehors du monde transformé par l’homme. La culture et la civilisation créées par celui-ci seraient artificielles, c’est-à-dire produites par son travail et non par la nature. Cette dernière, par son étymologie, signifie ce qui est spontané et originel chez l’être-vivant. C’est la base du développement de celui-ci, son origine. Cependant le terme
« nature » est ambigu : la nature humaine peut désigner ce qu’ont en commun tous les individus de cette espèce, mais il peut aussi désigner ce qui rend l’individu unique, la nature de son tempérament, ses capacités innées mais aussi acquises par ses activités. Mais alors, les activités humaines sont-elles réellement artificielles ?
La technique, l’art, les sciences rentrent-ils dans cette catégorie, ou sont-ils reconnus comme naturels à l’homme ? Donc quelle est la nature de l’homme ?
Nous montrerons d’abord ce qui pousse généralement à croire que la nature de l’homme est de l’ordre de l’artifice, puis qu’en réalité tout cela pourrait être engendré par la nature.
D’une part, la notion de nature montre l’idée de l’inné, du donné.
L’inné s’opposant à l’acquis, ce dernier est alors ce qu’on ajoute à la nature, ce qui la transforme. L’acquis a donc un caractère artificiel car il découle de l’intervention humaine. Or, de ce point de vue, les caractères secondaires qui apparaissent, ce qui fait de l’homme un
humain (la bipédie, la parole, l’obéissance à des règles), ne sont pas des caractères naturels. Ce sont des acquisitions culturelles, qui remplacent la nature, donc artificielles. L’artifice peut définir l’art, car ce dernier s’ajoute ou se substitue à la nature. L’art étant une pratique culturelle importante de l’homme, cela rend ses activités artificielles. De plus, selon André Leroi-Gourhan, l’art est une marque de l’esprit sur la nature. Cela