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La prépondérance nobiliaire
Après avoir abordé la question des cadres économiques et politiques de la France des XVIIe et XVIIIe siècles, il s’agit de traiter dans les cours qui vont suivre des principaux aspects de la société durant cette période et dans un premier temps nous allons nous intéresser au groupe dominant de cette société, la noblesse Cette présentation va s’articuler autour de trois thèmes Une approche de la conception d’ensemble de la société Un essai de définition de la noblesse Une étude des mutations qui marquent cette noblesse durant les deux siècles qui sont au centre de cette approche.

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Représentations de la société

Pour bien comprendre ce qu’est la société d’ancien régime, il importe en effet dans un premier temps de voir la représentation d’ensemble que cette société se donne d’elle-même. En effet, l’idéologie qui anime cette société, la façon dont elle se représente, sont essentiels comme facteurs de structuration et d’organisation de l’ensemble, contribuant à modeler les comportements des uns et des autres De ce point de vue, une donnée est fondamentale : cette société se conçoit comme une société d’ordres 1.1. La vision des contemporains : une société d’ordres

Cette notion d’ordres ou d’estats parcourt les descriptions que font les contemporains de leur société. Elle est présente dès le début du XVIe siècle dans l’œuvre de Claude de Seyssel, un juriste proche de la monarchie, qui publie en 1514 la Grant monarchie de France. On la retrouve dans les dictionnaires du temps, le Furetière au XVIIe siècle ou l’Encyclopédie au XVIIIe siècle. À la fin du XVIIIe siècle, un texte présente une vision d’ensemble de la société. Il s’agit de la remontrance qu’adresse au Roi, en 1776, le Parlement de Paris concernant l’édit de Turgot abolissant de la corvée au profit d’un nouvel impôt payable par tous. Le Parlement rappelle alors sa conception de l’ordre social. “La monarchie française, par sa constitution, est composée de plusieurs