La noblesse et ses valeurs
Polybe (III-IIe Siècles Av-JC) : Issu d’une grande famille grecque. Il est une des premières victimes grecques des Romains, Rome exigeant des otages parmi les dirigeants politiques. Polybe est de ceux-là et ne recouvre sa liberté que 17 ans plus tard.
Pendant son séjour en Italie il a tout le loisir de faire une étude approfondie de la politique et de l'état militaire des Romains. Logé chez Paul-Emile, et servant de précepteur à ses deux fils, il s'acquiert l'amitié de Scipion Émilien.
La dernière partie de sa vie est consacrée à la rédaction de sa grande œuvre, une Histoire générale de son temps, en quarante livres où il raconte l'histoire de Rome. Dans cet ouvrage, il veut montrer comment et pourquoi les nations civilisées du monde sont tombées sous la domination de Rome. Parmi ses analyses, il y décrit les funérailles aristocratiques.
Les rites funéraires ont pour but de rendre les morts inoffensifs à leurs parents vivants. Si les rites sont absents ou mal accomplis, le mort devient malfaisant et tourmente les vivants. Les Romains craignent les morts et ils veulent s'en protéger. La mort est considérée comme une souillure. Rome, qu’on prétend avoir tout emprunté aux Grecs, ne leur est pas redevable de l'oraison funèbre. Ce sont les Romains qui ont pratiqué en premier ce genre d'éloquence, bien avant Périclès et sons fameux discours. Mais l’éloge romain, contrairement à celui des grecs, était consacré à un homme et non à un collectif tombé dans une bataille. On ne célébrait pas que le courage mais également les vertus civiques.
La démocratique Athènes se garde bien d’honorer ses grands citoyens afin d’éviter l’orgueil des familles et d’un retour a la tyrannie. Alors que l’aristocratique Rome ne craint pas de couvrir de gloire les grandes familles ; gloire qui rejaillit sur tout le patriarcat.
Quels impacts une cérémonie funéraire pouvait avoir sur la Cité ?
I : L’éloge funèbre.
II : Le