La normalisation de la violence par une société elle-même violente.
Si certains considèrent que des images agressives et crues modifient le comportement au volant, ils oublient assurément de considérer l’effet d’insensibilisation de la société face à la violence. En fait, l’exposition et l’accessibilité à celle-ci (Internet, jeux vidéos, films, journaux télévisuels, etc.) et une réalité elle-même plus violente (terrorisme, guerres, etc.) contribuent à son accoutumance. La violence devient donc banalisée ou « normalisée » par cette masse de violence qui est chose du quotidien et qui entraîne un effet de surenchérissement de la brutalité dans les publicités de sécurité routière pour faire passer un message. Cette banalisation ne contribue donc pas à l’efficacité de ce type de publicité et à l’adoption d’un comportement routier sécuritaire. D’ailleurs, la société s’est aussi habituée aux codes publicitaires des messages exploitants la violence, au point que la publicité elle-même en joue.. Une approche combinée comme stratégie efficace.
L’exploitation de la violence dans les publicités de sécurité routière ne fonctionne pas. Bien qu’elle puisse attirer l’attention du public cible une première fois, elle pousse également au décrochage ou à la contre-argumentation du message. Effets engendrés par un niveau de peur et d’anxiété critique et différent chez tous. Rappelons que le public cible et à risque (15-34 ans) est réfractaire à la morale et ne veut pas se faire indiquer le bon comportement à adopter. Il se croit également invincible et meilleur conducteur que les chauffards. De plus, l’exposition et l’accessibilité à la violence dans la société « normalisent » la chose et encouragent à une surenchère de la violence dans l’espoir de capter l’attention de nouveau. Cercle vicieux et contre-productif. Les messages de sécurité routière doivent plutôt miser sur l’altruisme du public cible (conséquence sur autrui; renvoi à la publicité française expliquée plus haut) ou