la nouvelle critique
Aujourd'hui où l'attention sur l'œuvre littéraire en elle-même demeure encore détournée par la recherche de ses déterminations extérieures, notamment psychologiques 1, il n'est pas malvenu de poser de nouveau le problème du discours "critique qui ne s'intéresse qu'à l'immanence de l'œuvre – c'est-à-dire à l'œuvre elle-même, débarrassée de toutes considérations externes [...], des circonstances, historiques ou personnelles", comme l'écrivait Genette (2001, p.
131). Nous le citerons de façon détaillée, car son propos qui se centre sur une critique thématique aujourd’hui distincte de celle de J.-P. Richard, du fait des avancées de la sémantique linguistique, concerne aussi bien l’approche génétique du thème, que l’assistance lexicométrique requise par les études thématiques. Se référant au Barthes de 1954 (Michelet) et de 1963 (Essais critiques), Genette énonce un clivage des plus nets et des plus reçus, en opposant "la démarche transcendante du positivisme explicatif et celle de l'analyse immanente, purement descriptive, en quête d'une cohérence ou d'une unité qui ne se soucie d'aucun ailleurs extérieur au texte" (pp. 136-7).
Soit d’une part, la critique positiviste, causaliste, "explicative par la recherche des causes extérieures" (p. 132), déterministe, puisqu’il s’agit "d’expliquer l'œuvre par un ailleurs extérieur à elle" (p. 135) 2, comme le fait de façon emblématique la critique biographique, recourant à l'alibi de type idéologique, psychologique ou sociologique. Ou plus largement la critique universitaire, d’un
Sainte-Beuve, Taine, Lanson, mais aussi freudo-marxiste d’un Mauron ou d’un
Goldmann, qui "recourt à l'ailleurs de l'inconscient ou de l'appartenance sociale"
(p. 137), jusqu'à la poétique qui "vise à travers les œuvres singulières des essences génériques délibérément trans-opérales" (p. 149) – telle l’énigmatique
Littérarité.
Et d’autre part, la critique immanente, organiciste, internaliste,