La nuit des rois
llyrie, XVIe siècle. Sœur jumelle de Sebastien dont elle a été séparée après un naufrage - c'est-à-dire une "tempête" -, VIOLA s'est travestie en homme pour mieux se défendre des pièges de la vie (mais non des pièges de l'identité). Elle rentre sous le nom de Cesario au service du duc Orsino dont elle tombe immédiatement amoureuse. Mais ce dernier est épris de la comtesse Olivia, elle-même inconsolable depuis la mort de son propre frère, et à qui son oncle, le grotesque sir Tobie Rotegras, veut faire épouser le non moins grotesque sir André Grisemine - tous deux, ennemis farouches du puritain Malvolio, l'intendant d'Olivia, qu'ils vont, avec l'aide de la commère Maria, du compère Fabien et du fou, tourner en bourrique. Tout se compliquera lorsque Olivia tombera amoureuse de Viola-Césario venu(e) lui présenter les compliments du duc. Il faudra le retour de Sébastien pour qu'identité et sexe se remettent en adéquation et que tout rentre dans l'ordre... amoureux. Amour entre les hommes et les femmes, mais aussi amour entre les frères et les sœurs - l'un dépendant de l'autre comme les uns dépendant des autres. Car Viola, l'une des plus saisissantes héroïnes shakespeariennes, ne se déguise pas simplement en homme, elle se déguise en son frère. En tant que jumelle, Viola porte en elle sa double identité du même et de l'autre - et même sa triple identité puisqu'elle se fait passer pour un homme qui s'appellerait Césario. Toute la pièce tourne autour de cet "impair" qui paradoxalement est le garant de la comédie - la comédie étant précisément le lieu des impairs comme la tragédie est le lieu des paires, c'est-à-dire des symétries