l’union européenne s’élargira aux rives baltiques, à l’Europe centrale et aux balkans ; elle renégociera ses relations avec la Méditerranée, la frontière russe, l’Afrique... dans le cadre d’un marché de plus en plus globalisé". De nombreuses questions autour de cette réforme sont en suspens : quelles futures aides financières aux agriculteurs, quelles subventions notamment à l’exportation, comment distribuer ces aides avec plus de justice sociale... et pour quel contrat entre les agriculteurs et la société ? La mise en évidence d’effets négatifs sur l’économie agricole des PED plaide pour une prise en compte de la dimension internationale dans la définition de la nouvelle PAC : contingentement des exportations de tomates marocaines vers l’UE (après les accords de Marackech), concurrence de la viande européenne (essentiellement des bas morceaux)au Sahel (prix départ Europe : 2F/kg ! !, arrivée marché africain à 10F/kg contre 19 F/kg pour la viande locale), destabilisation du marché de la banane ACP suite à l’introduction de la "banane dollar" (latinoaméricaine)...
L’incohérence européenne entre sa politique d’aide au développement et sa politique agricole tournée vers l’exportation a donc été abondamment critiquée. Certains tentent une proposition : pourquoi ne pas profiter des avantages comparatifs régionaux et partager ainsi la production, les "droits à produire" ? philosophie de ce que pourrait être la PAC3 : arrêt des subventions à l’exportation, préférence communautaire, "davantage de voisins que d’hectares", quota, plafonnement des aides... Les PED acquièscent sur l’arrêt des subventions européennes à l’exportation, tiquent sur la préférence communautaire, mais réitèrent leur message : "nous avons plus besoin d’aide au développement que d’aide alimentaire ! " Seront-ils entendus ?
La politique agricole commune est une passerelle entre, d’un côté, un monde de plus en plus urbain et, de l’autre, une agriculture de plus en plus stratégique. C’est pour cela