La parole dans le théatre
I/ Dans quelle mesure le théâtre est-il essentiellement un théâtre de la parole
a) La parole remplace le discours du narrateur «À en croire la tradition dramatique française, de Corneille à Koltès, la réponse est oui. Oui sur tous les tons. Oui à tous les âges. Oui encore aujourd’hui souvent, où, pour bon nombre de spectateurs et de critiques, hors du verbe point de salut : le théâtre c’est le dialogue, avec ses stratégies discursives, avec ses beaux mots, bons mots, savourés délicieusement. »
Au théâtre en général, le narrateur ne peut pas intervenir directement. Tout doit se passer par le dialogue des personnages. Cette nécessité explique par exemple l'existence du personnage traditionnel du confident qui recueille les pensées et sentiments du héros. Certaines formes du discours théâtral, comme le récit fait par un messager qui apporte des nouvelles de l'extérieur ou comme le monologue, remplacent le discours du narrateur. C'est pourquoi le dialogue doit être étudié avec précision
Les formes de dialogue:
- La réplique: on appelle réplique chaque intervention d'un personnage dans le dialogue.
- La sentence: c'est une formule qui fait choc et a une valeur généralisante. Exemple: à vaincre sans péril on trimphe sans gloire (Corneille, Le Cid, II, 2, v.434).
- La répartie: réplique brève qui produit un effet, elle peut se présenter comme une formule, un trait d'esprit à mettre au compte de l'auteur lui-même. Exemple: un grand nous fait assez de bien quand il ne nous fait pas de mal (Beaumarchais, Le Barbier de Séville, I, 2).
- Le monologue: le monologue est la réplique d'un personnage seul en scène, ou qui se croit seule. Morceau attendu dans le théâtre classique, il utilise divers procédés pour ne pas lasser l'attention: dialogue avec soi, faux dialogue avec un interlocuteur absent. Le monologue peut notamment servir à donner des précisions sur l'action, la