La passante du Sans Souci, c’est Elsa et son histoire, celle de sa fuite en France avec un enfant estropié par les allemands, qui retiennent encore là bas son mari, Michel, qu’elle n’aime pas mais respecte et auquel elle est fidèle. C’est l’espoir de le retrouver qui la pousse à vivre, et sa déchéance ne commence réellement que le jour où elle apprend qu’il a été déporté en camp de concentration.
C’est alors, pour se procurer de l’argent et le lui envoyer, une longue descente aux enfers, et des sacrifices que personne ni elle même en premier n’aurait imaginés possibles, et qui seuls auront, contradictoirement, le pouvoir de la rendre amoureuse de Michel. Prostitution, alcool, tout y passe pour le sortir de là. Et puis le jour où il revient enfin en France, en homme libre, grâce à un ultime geste d’Elsa, le pire d’entre tous, c’est pour se rendre compte qu’il ne retrouve plus dans la femme qu’il a en face de lui l’image qu’il avait gardé d’Elsa, une femme jeune, belle, élégante. Et qu’il sera incapable d’aimer cette nouvelle figure, marquée par toutes ces dépravations.

Un roman sur les camps de concentration vus de l’extérieur, sans voyeurisme mais seulement de la souffrance. Un exposé de la complexité de l’âme et des sentiments humains. Mais ’La passante du Sans Souci’ est aussi l’histoire d’un amour platonique, celle d’une amitié, et encore plein d’autres choses. Un roman très