La persécution monastique dans la chronique de théophane
Moment obscur de l’histoire Byzantine, le huitième siècle constitue une époque charnière en partie explicitée par les travaux de Théophane. Né en 758 à Sigriane en Bithynie, dans une famille apparentée aux Isauriens, il prend-alors que tout le prédestinait aux plus hautes fonctions- l’habit monastique et se retire en Cyzique. Ses vertus et sa sagesse surprennent d’autant plus qu’elles sont promptes à se manifester. Il assiste au 7ème concile œcuménique de Nicée II, réuni à l’initiative d’Irène afin que soit rétablie l’iconodoulie. Dès 810, il entreprend la rédaction d’une chronique relatant l’histoire de l’empire de Dioclétien à Michel 1er. L’avènement de Léon V l’Arménien marque la reprise de l’iconoclasme et, pour Théophane, l’exil. Il meurt le 12 mars 818 à Samothrace. Bien qu’essentiellement hagiographiques, ses chroniques représentent une source de premier ordre sur l’histoire de l’empire Byzantin, en particulier sur la querelle Iconoclaste, vaste crise qui secoua l’empire par deux fois. Dans l’extrait proposé, Théophane relate les persécutions perpétrées à l’encontre des moines durant le premier Iconoclasme. Afin d’aborder le texte dans son intégralité, nous verrons premièrement s’il s’agit là d’un récit hagiographique, pour étudier ensuite l’œuvre de Constantin V pour finir par une vue d’ensemble sur la politique iconoclaste et les persécutions.
La tonalité hagiographique est ici très importante. Théophane relate ici les persécutions menées à l’encontre d’Etienne le jeune et de Pierre d’Atroa.
Né vers 714 à Constantinople, Etienne devient moine à seize ans au Mont St Auxence. Higoumène en 743, il se retire à la mort du bienheureux Jean dans une caverne au sommet du mont. Sa réputation s’étend tellement vite que Constantin V jugea opportun de le gagner aux visées iconoclastes. Refusant, il est torturé, exilé puis rappelé, et meurt finalement le 28 novembre 766 à Constantinople. Le supplice