La peste Camus le prèche
Problématique : quelle est l'interprétation de la peste que formule le prêche de Paneloux ?
I. La force persuasive du prêche (= un discours prononcé en chaire par un prêtre)
Il s'agit essentiellement d'étudier la forme que revêt le passage : cette forme est nécessairement particulière puisqu'elle vise à émouvoir et apeurer l'assemblée des fidèles pour ranimer leur foi.
a) L'organisation du texte (composition/structure)
– On notera, en premier lieu, le mélange de récit et des trois formes de discours :l1 à 4 : récit / l4 à 22 : discours direct / l23 à 27 : récit / l28 à 59 : discours direct / l60 à 65 : récit / l66 à 74 : discours indirect / l74 à 81 : discours indirect libre (mêlé à du discours narrativisé)
– On sera sensible à :
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l'importance du discours direct => rend le texte + vivant, apporte de la vivacité, donne plus de force aux paroles du prêtre (il suffit de comparer les passages au discours direct avec les passages au discours indirect pour s'en persuader)
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la fonction des fragments de récit : ils agissent comme des pauses dans le flot du discours (par contraste, ils en font ressortir la violence) en même temps qu'ils donnent des indications sur l'attitude du prêtre, sur les réactions des fidèles, ou sur le cadre/décor.
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le mélange des discours introduit un jeu subtil autour de la parole dans le texte : deux voix sont présentes et semblent d'ailleurs se superposer à la fin du passage : la voix du narrateur-personnage Rieux (dans les passages de récit + lorsqu'il endosse la parole du prêtre dans le discours indirect) et la voix de Paneloux
(dans les passages au discours direct) : il est intéressant de noter que la voix du narrateur agit comme si elle tentait peu à peu de « chasser » la voix de Paneloux, comme si le discours de Paneloux perdait de sa force et de sa vigueur pour finir par disparaître ... (on reviendra sur