La peste de 1348 (chronique jean de venette)
Ce texte est une chronique écrite par Jean de Venette, chroniqueur français du XIVe siècle. En 1339, il est prieur du couvent de l'Ordre du Carmel (ordre religieux catholique) à Paris et devint supérieur de cet ordre pour la France de 1341 à 1366. Ses chroniques lantines, ouvrages duquel est extrait notre document, couvrent les années de 1340 à 1368, et sont publiées comme suite des chroniques de Guillaume de Nangis, historien bénédictin de Saint-Denis du XIIIe siècle, puisqu'il a écrit l'une des chroniques latines dite chronique latine de Guillaume de Nangis, de 1113 à 1300 avec les continuations de cette chronique de 1300 à 1368. Jean de Venette est par ailleurs un témoin important de la peste qui s'est abattue en 1348 en France. Il décrit de manière précise les aspects de la maladie dans ses chroniques.
Le terme « peste » vient du latin « Pestis » qui signifie « épidémie » et plus généralement « fléau ». C'est en 1348 , durant le règne de Philippe VI, roi Valois, que le fléau de la peste s'abat sur une France appauvrie, essuyant disettes et famines et s'inscrivant dans une guerre contre l'Angleterre, avec ces violences, ces meurtres et ces brigandages. C'est donc un pays, une population épuisée qui va devoir faire face à un nouveau malheur. Par sa position d'extrême sur l'échelle du mal, le fléau de la peste a longtemps été mystifié et à entraîner par là même de nombreuses tensions, conflits religieux comme nous le verrons au cours de ce commentaire. Par sa force de destruction, elle a aussi anéanti des populations entières, touchant jeunes, vieux, enfants, hommes, femmes sans distinction. Jamais auparavant un tel cataclysme ne s'est manifesté sur une si grande échelle et avec une telle violence, modifiant parfois les comportements sociaux, ces règles et ces hiérarchies. Comment par sa violence, sa soudaineté et la rapidité de sa propagation, la peste a pu causer une telle dépression démographique et changer le paysage social de cette