La Pierre Brute
Vénérable Maître, vous tous mes frères et vous toutes mes sœurs en vos degrés et qualités.
Je vous le dis en le pensant. Mes frères, mes sœurs ! Ces mots presque vide de sens il y a encore peu de temps pour moi, commencent à me venir aux lèvres naturellement, mais pas encore spontanément. Alors, juste pour le plaisir et non pas par obligation protocolaire :
« Vénérable Maître, vous tous mes frères et vous toutes mes sœurs en vos degrés et qualités». Je dois vous parler de la Pierre Brute, commençons donc par nous demander en quoi une pierre pourrait-elle être brute : entendons-nous ici un sens d’originalité et de pureté ou de force, de violence, d’absence de raffinement et de finesse : ou peut-être les deux sens en même temps ?
Je comprends que si l’on me demande de réfléchir à cet élément maçonnique, ce n’est pas pour que je fasse un résumé géologique, mais désolée, je vais aller dans ce mur et tenter de le déconstruire pour essayer d’en comprendre la portée symbolique.
La pierre donc, mot profane en géologie pour qualifier la roche (notons ici que manifestement nous restons toujours le profane d’un autre!).
Mais qu’est la pierre, sinon, pour certain, l’antithèse du vivant, un matériau naturel inerte du point de vue de sa composition?
On connaît tous la sédimentation, le métamorphisme et le magmatisme.
Beaucoup pensent que l’énergie et le champ vibratoire sont l’apanage du vivant, de celui ou celle qui respire et/ou qui dégrade. Mais qui ici peut affirmer d’où vient cette énergie ?
L’analyse du vivant, (notamment l’existence d’un code génétique universel, valable de la baleine à la bactérie), suggère que tous les organismes descendent de la même cellule, qui, en seulement 200 000 ans, a laissé sa trace en formant des films bactériens, créant ainsi des roches stratifiées.
Nous comprenons donc par ces milliards d’années de corrosion, températures extrêmes, hautes pressions et même les particules et fruits du vivant, que