La plaidoirie
Le 29e congrès de l’AJEFO a eu lieu à Québec du 14 au 16 août 2008. Seule occasion d’avoir du perfectionnement professionnel en français pour les avocats et les avocates, ce congrès a offert plusieurs conférences intéressantes, dont une communication sur l’art de plaider donnée par le juge
Paul Rouleau. L’atelier du même nom a permis aux participants inscrits de tester leurs habiletés en interrogeant des témoins dans une cause fictive et de recevoir les commentaires immédiats de plaideurs d’expérience. Dans un environnement fictif et dans un temps très court, les participants et participantes ont dû essayer de contenir leurs témoins, poser des questions non suggestives dans l’interrogatoire principal, des questions suggestives dans le contre‐interrogatoire de témoins experts, montrer qu’ils s’étaient bien préparés, anticiper les arguments de la partie adverse, présenter au juge les éléments pertinents, etc.
En résumé, le juge Rouleau a fait des commentaires généraux sur son art. Il a rappelé aux membres que le juge connaît sans doute très peu de choses sur une cause qui commence, au contraire des avocats. Il a appelé les plaideurs à rendre des plaidoiries bien informées sur les enjeux et la pertinence de la preuve.
Pour ce faire, la règle d’or est la préparation. L’avocat doit bien connaître les deux côtés de la médaille, il doit rester simple dans ses présentations. Il doit éviter les longs documents et ne présenter que les points critiques; ne pas ouvrir avec des points trop précis et savoir distinguer le pertinent du superflu.
Le juge aime bien que la preuve soit mise en contexte et que le plan soit clair dès le départ. Le juge
Rouleau suggère de déposer un exposé écrit des questions de droit à la fin puisqu’il peut changer en cours de route. Il insiste également sur l’importance de la courtoisie et du professionnalisme entre les avocats, et de leur réputation, somme toute