La poitique extérieure de louis xvi
En avril 1777, à Vienne, Joseph II était empereur, mais c’est sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse, qui gouvernait, laissant à son fils le temps d’entretenir ses rêves de conquête – et de faire des voyages. C’est ainsi qu’il se rendit à Paris, sous une identité d’emprunt, d’abord pour voir sa sœur Marie-Antoinette, mariée depuis sept ans, et reine de France depuis trois ans, et aussi pour observer discrètement la vie politique et les mœurs de la société parisienne. Mais il avait, avant tout, un objectif précis : obtenir que Louis XVI donne son aval à son projet de mainmise de l’Autriche sur la Bavière. Depuis 1648, depuis le traité de Westphalie, la France était, en Allemagne, en position d’arbitre : elle était de fait garante du maintien de l’équilibre entre les puissances germaniques. Sans doute une alliance avait-elle été signée avec Vienne, concrétisée par ce mariage royal, une alliance qui ne cachait rien de sa raison d’être : une mise en garde à la Prusse, aux ambitions dévorantes, qui avait déjà fait main basse sur la Silésie. Mais Joseph II tenta de s’appuyer sur cette alliance défensive pour nourrir ses propres ambitions. Il joua de la séduction, et de sa qualité de beau-frère, pour essayer d’amadouer le jeune roi de France, prenant son caractère affable pour un encouragement. Mais Louis XVI, de son côté, n’avait rien oublié de la manière brutale dont, cinq ans auparavant, l'Autriche s’était entendue avec la Prusse et la Russie pour dépecer la Pologne. Toujours affable, en effet, mais intraitable, il restera fidèle à son rôle de gardien de la paix de Westphalie : l’empereur germanique regagnera Vienne les mains vides.
Cette anecdote est une très parlante illustration de ce que sera l’axe constant de la politique étrangère de Louis XVI : assurer la paix en résistant à toutes les ambitions impériales ou nationales mettant en péril les équilibres internationaux. Il s’inscrivait là dans la tradition de la politique