La politique linguistique du québec
Face à un environnement linguistiquement, économiquement et politiquement profondément marqué par la langue et la culture anglophone américaine, il est naturel que le groupe plus ou moins homogène des francophones du Québec se replie dans un nationalisme « défensif », dans le but de pouvoir affirmer, d’abord, et consolider ensuite son existence culturelle, politique et sociale vis-à-vis des autres composantes canadiennes. Il est toutefois prudent d’analyser ce repli dans son contexte. On pourra ainsi saisir le pourquoi et le comment, sans nécessairement glisser vers les nationalismes frileux et, surtout, potentiellement dangereux.
Si le français s'est imposé chez les Québécois de langue française comme langue de la majorité, c'est en grande partie grâce aux lois linguistiques qui jalonnent l'histoire contemporaine du Québec. La bataille linguistique dans la "Belle Province" a amené les gouvernements québécois successifs à adopter des lois pour assurer la prédominance du français dans les différents domaines, comme dans l'enseignement, dans les entreprises et dans l'administration publique. (BARRAT, J. et MOSSEI, C., 2004, p.80). 6.1 La naissance des lois linguistiques au Canada
Ainsi, dans les années 60, était créée la Commission Laurendeau-Dunton - aussi connue comme la "Commission BB" en français (pour bilinguisme et biculturalisme) qui de 1963 à 1968 permit au gouvernement fédéral d'entrevoir à long terme et de manière systématique la politique linguistique. L'objectif était de faire rapport sur l’état présent du bilinguisme et du biculturalisme au Canada et de recommander les mesures à prendre d’après le principe de l’égalité entre les deux peuples qui l’ont fondé.
Ces travaux ont beaucoup sensibilisé les Canadiens à l'importance de préserver et de promouvoir la diversité culturelle et linguistique. Cette intense activité a permis une meilleure connaissance de la réalité canadienne dans le domaine linguistique.