La pâte à tartiner nutella réussit à déjouer tous les pièges de la crise
En France, avec Nutella, Ferrero s'arroge 90 % du marché des pâtes à tartiner.
La marque phare de Ferrero connaît une forte croissance, à contre-courant de toutes les tendances de consommation.
La crise ? Nutella ne connaît pas. Ni la baisse de la consommation en grandes surfaces, plus forte encore pour les produits censés offrir du plaisir, ni l'expansion des marques de distributeur, ni les discours antiobésité ne semblent avoir prise sur l'empereur de la pâte à tartiner. «L'an passé, les ventes de Nutella ont progressé de 6 %, se réjouit Frédéric Thil, le directeur général de Ferrero France. À la fin de notre exercice, en août, la croissance dépassera 8,4 %. Ce sont des performances d'extraterrestre.»
Dans l'usine normande de Villers-Ecalles, qui produit chaque jour un million de pots de Nutella, l'équivalent d'un tiers des volumes vendus dans le monde, certaines des quatre lignes de production risquent d'arriver à saturation. À tel point que le confiseur italien, encore détenu à 100 % par son fondateur Michele Ferrero, 85 ans, et ses deux fils Giovanni et Pietro, les deux dirigeants du groupe (7 milliards d'euros de chiffre d'affaires), songe à investir dans une cinquième ligne en 2010.
Aucun concurrent, depuis l'invention de la recette en 1946, n'a réussi à produire une pâte à tartiner aux noisettes aussi bonne que « la » Nutella, comme on l'appelle en interne. Un cas unique dans l'agroalimentaire. En France, Ferrero s'arroge 90 % du marché des pâtes à tartiner, et les MDD se contentent des miettes. Parmi les secrets de fabrication : une parfaite maîtrise de l'approvisionnement des matières premières. «Ferrero achète directement les fèves de cacao au Ghana et en Côte d'Ivoire, et les torréfie à Alba, en Italie,» explique Jean-Michel Ollivier, le directeur de l'usine normande. De même, le groupe emploie des équipes à plein-temps pour surveiller l'évolution des noisettes