La querelle du luxe
Introduction : Le luxe, selon le Littré, est un goût pour les choses somptueuses, coûteuses donc, qui se traduit par une magnificence dans l’habit, dans la table, dans l’habit de table et dans l’ameublement. Le luxe est aussi par extension la profusion, l’abondance de choses somptueuses. Cette définition se rattache au XVIIIème siècle, période où elle trouve sa parfaite illustration avec une extension de la richesse à une plus large partie de la société. En effet, le luxe qui, avant, était de nature noble a désormais obtenu des droits de bourg. Ce qui conduisit à l’apparition d’une querelle sur le luxe. C’est-à-dire une dispute animée où il y avait combats de parole et de plume, encore selon le Littré. Cette querelle débute avec la publication du livre de Bernard de Mandeville en 1714, livre intitulé La Fable des abeilles. Ce qui amena à une transposition de l’opinion morale au profit du luxe aux dépens de la morale traditionnelle, transposition déjà présente dès la fin du XVIIème siècle en Angleterre. Grâce au Mondain de Voltaire en 1736 et à L’Essai Politique sur le commerce de Melon en 1734, apparaît en France une vulgarisation des idées économiques anglaises sur le luxe. De là surviennent de nombreuses contradictions entre les partisans et adversaires du luxe, notamment entre Voltaire et Rousseau. Ces contradictions s’inscrivent dans le siècle des Lumières (1715-1789), siècle d’apparition d’idées nouvelles et de débats. Ainsi, il convient de se demander en quoi le luxe est-il parvenu à s’imposer dans la société européenne du XVIIIème siècle ? Nous verrons la fonction du luxe avant de remarquer qu’il est aussi sujet à controverses. Malgré cela, nous pourrons noter qu’il y a un enracinement du luxe pendant le siècle de Lumières.
I. Le luxe entre l'utile et l'agréable
a) Moyen de distinction par le paraître
Le luxe est un moyen de distinction qui prend une ampleur inhabituelle sous le Régent. Il y a souvent deux indicateurs pris