La question sociale en 1848
“Tu vas régner, ô peuple, règne fraternellement” (Georges Sand). Cette phrase résume bien les aspirations nouvelles de 1848. La révolution de 1848 n’est pas un remake, une réédiition réussie des Trois Glorieuses de 1830. Les espérances qu’elle a portées sont bien plus que libérales et patriotiques, elles sont aussi sociales. Ce n’est pas seulement la machine politique, mais la société humaine dont on a voulu modifier le fonctionnement. En effet, alors que les premières tensions sociales ont vu le jour sous la Restauration, la révolution de 1830 a coupé court aux aspirations sociales de la masse, au profit des revendications politiques de la bourgeoisie. Mais dix-huit années plus tard, la société entend reprendre son du, et renverser un pouvoir issue d’une révolution usurpée. Plus que jamais se cristallisent les revendications sociales issues de la crise économique et de l’inaction du politique. La France du premier XIXè siècle, à l’aube de la modernité, subit des modifications de fond : première révolution industrielle, naissance de la classe ouvrière, urbanisation, évolution de la pensée (théories socialistes, nationalistes, scientisme...). On se retrouve dans une situation étrange : un pays où les cadres et les structures de la société ont totalement changé, avec à sa tête une monarchie parlementaire immobiliste (on peut penser à la phrase de Lamartine “La France est une nation qui s’ennuie”). Il y a donc un décalage de fond entre la société et l’Etat qui ne peut se résorber que par l’action et le renversement du régime conservateur. Il suffit pour cela qu’un incident éclate : c’est ce qui arrive après la répression de la campagne des banquets de février 1848. La révolution de 1848 parvient-elle à réformer les rapports sociaux?
I- Des attentes très fortes d’une société nouvelle
A) Des problèmes structurels et conjoncturels...
En 1848, la quasi majorité de la population française est en opposition avec le régime.
Tout d’abord les