La quête des enseignants du département arts plastiques à uqàm pour obtenir la reconnaissance pleine et entière de leurs statuts d'artistes et d'universitaires, l’incidence de cette quête sur l‘évolution des programmes
Problématique
Depuis l'annexion de l'École des Beaux-Arts de Montréal (l'É.B.A.M.) à l'Université du Québec à Montréal (l'UQÀM) en 1969, les programmes de premier cycle en arts plastiques, qui originent de cette honorable institution, ont été le théâtre de nombreux conflits.
Non pas que l'É.B.A.M. n'ait pas connu en son temps de pareils conflits.Il serait plutôt juste de dire que l'UQÀM a hérité de cette vieille institution un lot de querelles idéologiques et pédagogiques entre une multitude de factions parmi ses enseignants, ses étudiants et ses administrateurs en plus d'importants et criants problèmes de ressources matérielles. Le sociologue Marcel Rioux, dans un rapport préliminaire publié en 1966 (1) dans le cadre des travaux de la Commission d'enquête sur l'enseignement des arts, décrit ainsi les divisions qui y règnent :
«Cette tension entre les conceptions d'un art personnel et d'un art dit social s'est perpétuée au sein même du personnel enseignant d'une génération à l'autre. Le conflit ne s'est jamais apaisé.» et il ajoute plus loin « ... cet incessant conflit de tendances opposées, attitudes agressives, en somme de la querelle perpétuelle entre les « anciens » et les « modernes » .» (2)
En recommandant l'annexion de l'É.B.A.M. à l'UQÀM (3), Rioux a cru qu'on pouvait balayer ce passé mouvementé et favoriser une intégration harmonieuse. Et il n'a pas été le seul à y croire... Tous ces assoiffés d'innovation qui se sont emballé pour la « gestion démocratisée » , pour ce renouveau culturel. J'ai été du nombre. On a participé, on s'est réunis et on a osé rêver... Mais les rêves ont vite tourné au cauchemar.
Noël Vallerand, observateur nommé par la Commission des études de UQÀM à la famille