Certains penseurs ou hommes politiques affirment que la démocratie n’est, au fond, qu’une dictature temporaire de la majorité, dans la mesure où, si une majorité claire se dégage des organes du pouvoir, cette dernière pourra alors donner libre cours à la modification non négligeable des structures, lois, et organisations de son Etat, par voie démocratique, puisqu’elle respecte les principes de la Constitution de son pays.

André Laignel, ancien député français, affirma le 13 octobre 1981, dans un débat à l’Assemblée Nationale entre majorité et opposition relatif à la constitutionnalité des nationalisations, s’exprima par ces termes reflètant la situation générale des organes législatifs dans leur essence : ‘‘Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes poltiquement minoritaire !’’ . Cette phrase sous entend un lien direct de cause à effet entre majorité politique des députés, et création de lois par leur actions.

La Constitution de la 5ème République Française donne de tout évidence raison à la majorité à l’Assemblée nationale, ce qui induit de leur donner ainsi raison au niveau juridique, puisque les députés, après avoir dégagé une majorité lors d’un débat, établiront leur projets de loi. Or, la raison se situe elle toujours dans les mains d’une majorité ? Comment compte on, en France ou ailleurs, donner une possibilité d’expression à la minorité, qui assure toutefois un pluralisme démocratique essentiel qui tire ses bases de la diversité d’opinion et de représentation d’une nation ?

Ce sujet nous permet de réfléchir quant à l’ouverture d’esprit d’une majorité, qui, bien qu’elle pourrait imposer son avis tout en respectant la conformité constitutionnelle, se doit, par souci d’équité, d’écouter les griefs de son opposition parfois non négligeable, afin de parfois parvenir à un consensus arrangeant un plus grand nombre de citoyens, puisqu’on établit comme principe que la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, selon