La religieuse de diderot
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L'histoire originale est celle d'une religieuse du couvent de Longchamp, Marguerite Delamarre, dont tous les salons parisiens parlèrent beaucoup en 1758, lorsqu'il fut connu qu'elle avait écrit à la justice pour demander qu'on la délivra du cloître où ses parents l'avaient enfermée. Elle fut soutenue par un habitué du salon parisien de madame d'Epinay, amie de Diderot, mais elle n'en perdit pas moins son procès.
Cette oeuvre militante est née d'un assemblage de circonstances qui combinent la mystification, l'attendrissement et la colère. C'est un amalgame de pathétique et de farce. C'est une oeuvre rococo par sa structure en volutes: auteur, narrateur et héroine se confondant à l'occasion.
Diderot et ses amis se mirent par jeu à imaginer ses aventures et inventèrent un personnage fictif, Suzanne Simonin, dont ils racontèrent les mémoires. La rédaction du livre par Diderot dura 20 ans, ironie et fiction s'y mèlent. Diderot alterne la farce et le pathétique, la fiction et l'illusion comme moyen d'arriver à l'essence du vrai. Cette "vérité idéale"se dégage du dialogue ironique entre Diderot et son lecteur.
Imperfections et illogismes: Diderot oublie parfois les temps superposés du récit ( le passé de l'histoire et le présent du récit. Oubliant que son héroîne écrit ses mémoires, il la fait vivre au présent pour préserver le suspence et l'innocence de son héroine. Il s'identifie à chaque instant de son devenir au mépris de la logique et de la chronologie. Par exemple,: soeur Ursule est déja morte quand on reparle d'elle. Il y a aussi la fausse naîveté de Suzanne qui prétend encore, au moment où elle écrit, attribuer les symptomes physiologiques de l'orgasme à l'extase de la musique.
La religieuse fut un sujet pris très au sérieux au XVIIIe où on pleurait beaucoup aux récits des épreuves subies par des victimes innocentes de l'injustice sociale ou