la responsabilité
MICHEL KOEBEL
À quel âge devient-on citoyen ?
Près d’un quart des Européens n’ont pas le droit de voter, et ce, vous l’aurez deviné, en raison de leur âge. Cet article analyse l’exclusion des enfants du domaine politique et la façon dont les « conseils municipaux des enfants et des jeunes » contribuent à l’inclusion démocratique. On trouve ces institutions disséminées un peu partout en France et dans d’autres pays européens.
Les restrictions au droit de vote actuelles et passées tournent toutes autour de la même logique, celle des capacités de discernement. Ceux qui, en leur temps, ont décidé du champ d’application du suffrage universel, ont considéré que les pauvres, les femmes et les enfants n’avaient pas les capacités suffisantes pour effectuer un choix approprié. Si l’histoire a conduit nos gouvernants à remettre successivement en question les deux premiers, le critère de l’âge n’a jamais été fondamentalement critiqué : même si la majorité électorale a pu être abaissée, le principe même d’utiliser la variable «âge » pour définir cette majorité n’est jamais remis en question en France.
Pourtant, chaque année en France, des centaines de milliers d’enfants ont l’occasion de participer à des élections pour désigner des conseillers municipaux dans leur commune.
Une révolution dans la démocratie ? Peut-être. Il s’agit en fait de conseillers municipaux « enfants ». En effet, il existe en France près de 1300 conseils d’enfants et de jeunes dont font partie près de 25 000 élus dont les plus jeunes peuvent avoir 7 ou 8 ans.
INCLUSIONS
ET EXCLUSIONS
La Déclaration universelle des droits de l’homme affirme que « toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis » (article 21). Dès lors, si nous continuons à refuser aux