Louis Aragon est un romancier et poète influent du XXe siècle. Polyvalent, il a notamment fait parti du mouvement surréaliste dans les années 20. Dans le poème « La Rose et le Réséda » qu’il publie dans la clandestinité, il rend à la fois hommages au résistant communistes Gabriel Péri et Guy Môquet, à Estienne D’Orves, résistant d’extrême droite et Gilbert Dru, de la droite catholique. De quelle manière Aragon transmet-il un message universel à la résistance française à travers ce poème ? Nous allons dans un premier temps parler de son aspect de conte populaire, puis nous allons nous intéresser aux symboles qu’il utilise, et pour finir nous observerons pourquoi son message politique et rassembleur.

Louis Aragon adopte dans ce poème la simplicité, ne fait pas un poème avant-gardiste, de manière à ce que tout le monde puisse le comprendre. Il raconte ainsi une histoire sous la forme d’un poème narratif concret, qui cache néanmoins une métaphore filée de la guerre. C’est donc l’histoire de deux hommes, assimilés à des résistants, qui se combattent pour libérer la même femme, prisonnière, qui représente la France occupée. La forme est assez traditionnelle, utilisant des heptasyllabes tout au long du poème, la seule trace de modernité réside dans l’absence totale de ponctuation. On constate que l’univers est éternel, la campagne, ce que l’on peut voir grâce au grillon (v.60), au blé (v.21), et à l’alouette et l’hirondelle(v.63).
D’autre part, on peut faire une analogie médiévale : par le fait qu’un refrain (celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas) revienne tout au long du poème, comme dans la ballade, genre populaire du Moyen-âge, mais aussi par le fait que les heptasyllabes rappellent les poèmes médiévaux. Cela peut également rappeler les poèmes courtois, tels que dans Tristan et Yseult. L’héroïsme chevaleresque est également très présent, car la princesse enfermée dans son château attendant de se faire délivrer par un preux chevalier est un cliché