la république et l'école (1870-1914)
Après près d’un siècle d’instabilité politique et sept régimes successifs, la IIIème République est finalement proclamée d’un balcon de l’hôtel de ville, le 4 septembre 1870, jour même de l’annonce de la défaite de Sedan contre la Prusse. Ce gouvernement dont les représentants sont élus et responsables devant la nation reste toutefois hésitant et ne peut être réellement affirmé que neuf années plus tard, après la démission de Mac Mahon en 1879 et l’ancrage de l’idée d’une « identité nationale », qui s’accentue avec le gouvernement « opportuniste » puis « radical » qui se succédèrent jusqu’en 1914, tous deux utilisant une et même méthode : l’Ecole.
Cet enseignement collectif existait avant l’instauration du régime, certes, mais il restait timide et réservé à certains privilégiés, quand il est réformé et devient essentiel lors de la IIIème République tout en étant démocratisé à l’ensemble de la population.
Ainsi, on pourrait penser en première analyse que l’Ecole a une place capitale dans l’enracinement de l’idée républicaine , dans la mesure où elle accompagne le gouvernement. Toutefois, dès lors que sont exclus de l’enseignement les différentes congrégations, ne faudrait il pas penser qu’elle n’a pas qu’une visée patriotique mais aussi anticléricale ?
Il est donc légitime de s’interroger sur le lien qui unit la République et l’Ecole, et quel rôle les politiques lui ont ils attribué.
Nous étudierons d’abord en quoi l’Ecole sert la République et son enracinement, notamment par la formation des « hussards noirs », pour dégager ensuite son influence sur la politique laïciste menée par le gouvernement.
Les Français sont sceptiques ; il faut admettre que les deux dernières républiques furent courtes et décevantes. Les gouvernements qui se succèdent à la tête du pays sont conscients de cette méfiance et se donnent alors un but : faire renaître un sentiment patriotique et nationaliste dans une nation profondément