La sagesse
A l’ouverture des travaux, la V..M.. vient éclairer le pilier, trait d’union vertical, dressé au sud-est du centre sacré de la loge, niche de lumière où sont déposés les symboles initiatiques. Elle nous invite à construire, à nous construire de même entre terre et ciel, soutenues par la sagesse.
Au jour de notre initiation, épelé lettre par lettre, le 1er mot sacré nommant notre colonne, actualise dans notre esprit la puissance tutélaire de Salomon… Nous y reviendrons…
Interrogeons d’abord l’iconographie.
La voici, Dame Sagesse, siégeant au tympan d’un portail de la cathédrale de Chartres, au milieu des personnifications féminines des sept arts libéraux et de leurs représentants:Donat, Cicéron, Aristote, Boèce, Euclide, Pythagore et Ptolémée, assimilés aux sept piliers de sa demeure, car dit un Proverbe (9,1-6) : « Sagesse a bâti sa maison, taillé sept colonnes, tué ses bêtes et mêlé son vin pour accueillir l’homme simple à sa table » .Demeure solidement fondée sur le savoir donc, qui invite à un geste simple précurseur de sagesse : s’asseoir.
Ou encore là, de quoi donc nous fait-elle signe, pleine de conviction et d’assurance, cette majestueuse image médiévale représentée en mère des trois vertus théologales donc de l’espérance, sinon qu’il y aurait en elle autre chose que résignation et modération ?
Et la littérature ? Ecoutons Marguerite Yourcenar : « Nous sommes si habitués à voir dans la sagesse un résidu de passions éteintes qu’il nous est difficile de reconnaître en elle la forme la plus dure et la plus condensée de l’ardeur, la parcelle d’or née du feu et non de la cendre. »
Alors d’où qu’elle vienne, parce qu’elle est amie de l’homme, la sagesse semble le conduire à consentir à sa propre existence, au monde dans lequel il vit. Il y a derrière cette idée un infini respect pour ce qui est, pour ce qu’il est donné de vivre. Elle plonge ses racines dans le terreau humain. Parce qu’elle est un art de vivre et de vivre ensemble, ne