La science parvient-elle à la vérité ?
La science parvient-elle à la vérité ? |
Le corrigé |
Introduction |
On admet volontiers que la science produit des vérités, et on a raison de le faire. Quand des propositions ou des thèses établies par une science selon un protocole précis et rigoureux sont contestées au nom de l’opinion ou du préjugé, on sait, bien sûr, que la vérité doit se trouver du côté de la science. Pourquoi ? Parce que les vérités énoncées par les sciences font l’unanimité (l’unanimité des savants, dans un premier temps) et parce qu’elles font leurs preuves étant donné leur efficacité ; les prévisions scientifiques sont fiables, la médecine scientifique, par exemple, nous apporte assez souvent la preuve de sa validité et de son bien-fondé.
Faut-il pour autant en déduire que la science "parvient à la vérité" ? Pour cela il faudrait que la vérité soit comparable à un lieu, un espace, un abri, où l’on puisse séjourner. Cette représentation présuppose que la vérité existe, donc préexiste à la recherche comme si elle était une réalité, une "chose en soi". Ce présupposé nous semble très contestable. Plan détaillé |
I – Parvenir à la vérité semble être l’objectif de la science
Mais cet objectif est aussi celui de la philosophie. En quoi la science se distingue-t-elle de la philosophie de ce point de vue ?
a) On sait que science et philosophie, à l’origine, sont étroitement liées (cf. l’Académie de Platon : "Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre"), puis vont se différencier peu à peu, mais conserveront toujours en commun cet objectif : tendre vers la vérité.
b) La philosophie est "recherche et amour de la vérité". Cela signifie qu’elle n’atteint pas la vérité, car si elle l’atteignait, elle cesserait d’être (cf. "Toute vérité est fausse dès lors qu’on s’en contente", Alain). La philosophie a pour objet l’"être en tant qu’être" (Aristote).
c) Tandis que la science ne s’occupe que d’un secteur de l’être (l’être en tant que ceci ou cela). Donc la science ne